ACTUALITES de l’OBSIVEN
Observatoire International sur le Suivi et l’Indemnisation des Victimes des Essais Nucléaires.
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Actualité du : 02 05 2023
ÉTAT DES LIEUX SANITAIRE AUTOUR DU SITE DES ESSAIS NUCLÉAIRES SOVIÉTIQUE DE SEMIPALATINSK (KAZAKHSTAN)
Dr A.BEHAR
Dans cette région du KAZAKHSTAN, proche de la Sibérie et du centre militaire de MAYAK (autre catastrophe atomique), il y a eu de 1949 à 1989, 456 essais atomiques, aériens puis souterrains. La radio contamination comme l’irradiation externe concerne 1,5 millions d’individus. La dose moyenne d’irradiation est très élevée autour de 1,8 Sv (1800 fois plus élevée que la dose admissible pour la population). En fait, les plus grandes irradiations ont eu lieu en 1949, mais il reste une radio contamination importante, hétérogène, aujourd’hui).
LES “RADIONUCLÉIDES“ retrouvés aujourd’hui sont : le plutonium, l’américium, le césium et le strontium, probablement d’autres en fait non mesurés. Compte tenu de l’ancienneté de la pollution atomique, on ne retrouve pas d’iode radioactif, ce qui est logique eut égard à sa durée de vie courte.
Quelles sont les conséquences sur la santé des 3 générations vivantes sur la zone ?
(il s’agit de Kazakhs, de Russes et de quelques allemands.
– Il s’agit d’abord des maladies radio induites classiques : Par ordre, selon la mesure de l’excès de risque relatif, significatif au dessus de 1: cancer du poumon, (RR, 1.55), K sein, (1.31), K estomac (1.32), K peau (1.09). Étude de décembre 2014.
Le classement est diffèrent, surtout les 2 derniers comparés aux survivants d’Hiroshima mais la radio induction est classique.
-Mais il y a aussi des maladies spécifiques à ces essais soviétiques :
1- L’ALOPECIE des sujets jeunes (< 35 ans). Ceci n’a pas été observé dans les autres lieux d’essais nucléaires, mais on est ici dans le cadre de très fortes doses délivrées à la population.
2- Des maladies cardio-vasculaires (surtout infarctus du myocarde), mais on le retrouve aussi en Biélorussie (après Tchernobyl) et chez les vétérans des essais nucléaires français.
3- Reste une énigme pas d’excès de cancer de la thyroïde, même tardif. Une hypothèse plausible pour cet étrange résultat : les cancers de la glande thyroïdienne non pas été colligé dans la période 1949/1967. il y a peut être d’autres raisons.
Mais l’effet sanitaire sur les 3 générations se situe ailleurs : il y a un stigmate particulier, épigénétique, dans l’étude de l’ADN dans les 3 générations en comparaison avec une population non irradiée dans le même pays.
– D’un côté, les dommages directs sur les chromosomes ne sont pas retrouvés dans l’étude de 2002, dommages du type cassure ou translocations, ce qui est cohérent avec la faible radioactivité actuelle dans cette région
– De l’autre côté, et ceci est démontré pour la première fois, il existe une fréquence élevée et significative de mutations dans la lignée germinale, sous forme d’anomalie des “mini satellites“ particulièrement sensibles aux intrusions agressives venant de l’environnement dans notre organisme.
– Mais, constatation fondamentale, ce stigmate n’est pas héréditaire : Car il est le plus fréquent sur la deuxième génération, née avec les essais atmosphériques par rapport à la première génération née avant. Or à la troisième génération, celle des essais souterrains, la fréquence diminue très significativement.
Pour la première fois, un trouble persistant de nos moyens de défense, autrement dit une vraie pathologie de l’environnement, est démontré en cas de radio contamination chronique d’une population. On a depuis retrouvé la même chose autour de Tchernobyl. Nous sommes donc au début de la caractérisation particulière des gens vivants sous radio contamination continue. Cela concerne Fukushima et demain la France ?
BIBLIOGRAPHIE
• 1- Rakhypbekov, Incidence of selected cancers in SEMEY east Kazakhstan.
E.J.P.HEALTH, 24,2, p166, 2014
• 2-Gusev BI et al, The Semipalatinsk nuclear test site first assessment of the
radiological situation, Rad. Env. Bioph. 36, p 201/204, 1997
• 3- Dubrova YE et al, Nuclear weapons tests and human germ line mutation
rate, SCIENCE, 295p1037, 2002
• 4- Bersimbayev R, The estimation of genetic risk at long term influence of
radiation on exposed population and its descendants, IPPNW Astana
congress, 2014
• 5- KIMURA Sh, Health effects of the Fukushima disaster, international
comparison of internal exposure in Fukushima and Chernobyl, IPPNW
Astana congress, August 27, 2014
Actualité du : 01 03 2023
CANCER DU PANCREAS
L’INSONDABLE MYSTÈRE DE L’INSCRIPTION DU CANCER DU PANCREAS
DANS LA LISTE ANGLAISE DES MALADIES RADIO INDUITES POUR LES VÉTÉRANS DES ESSAIS
Il existe un mystère opaque sur cette question, Voici l’état des lieux :
1- 2 publications se posent cette question de façon indirecte :
Jerzy WYDMANSKI et al (1) constate le risque des effets de la radiothérapie pour cancer de l’estomac sur le pancréas exocrine. Mais il se garde bien de parler de cancer radio induit de cette glande ! Ils signalent simplement un déficit de lipase
Hongren Yao et al (2) s’interresse lui aux conséquences de la radiothérapie sur les effets loco régionaux, pas un mot sur un éventuel effet de radio induction.
2- Reste la contamination au THORIUM 232, qui peut coexister dans quelques mines
(Par exemple en Chine) (3) Il s’agit dans ce cas d’une intoxication par émetteur alpha du système digestif et donc, pour des raisons de proximité, du pancréas nommément cité. Mais hélas aucune étude épidémiologique n’est citée, rien sur l’éventuel possibilité de recherche de type “cas/témoin“
Pour le reste la littérature est unanime, il n’y a pas de faits concrets en faveur d’un tel processus, par intoxication par les poussières d’uranium.
Alors, comment résoudre cette énigme ?
Une piste est peut être possible pour expliquer la grande générosité des Anglos saxons dans l’acceptation de nombreux cas dont le cancer du pancréas sur leur liste :
Que ce passe-t-il dans le traitement d’un dossier d’un vétéran déposé au titre de cette maladie ?
L’exemple du dispositif britannique
En Grande-Bretagne, une méthode préconisée par l’Agence internationale de l’énergie atomique a été reprise pour l’indemnisation des vétérans des essais nucléaires. Le système de reconnaissance est basé sur le calcul de la probabilité de causalité et utilise le modèle de risque relatif préconisé par les travaux scientifiques internationaux. Le système britannique est dénommé « Compensation Scheme for Radiation Linked Diseases » (CSRLD).
La réparation varie selon la probabilité du lien de causalité entre la maladie du demandeur et les essais nucléaires. La réparation s’effectue ainsi :
– si la probabilité de causalité est inférieure à 20 %, il n’y a pas de réparation ;
– si la probabilité de causalité est entre 30 et 40 %, la réparation versée est de 50 % ;
– si la probabilité de causalité est entre 40 et 50 %, la réparation versée est de 75 % ;
– si la probabilité de causalité est supérieure à 50 %, la réparation est à taux plein.
Ces différents exemples qui pourraient être complétés par les dispositifs canadiens et australiens montrent que les autres puissances nucléaires ont répondu plus tôt que la France aux difficultés rencontrées par les vétérans des essais.
Le cancer du pancréas répond à la situation N°1, on reprend ainsi d’une main, ce que l’on donné de l’autre !
A.BEHAR
BIBLIOGRAPHIE
1-J.WYDMANSKI et al, Radiation-induced injury of the exocrine pancreas after chemoradiotherapy for gastric cancer , RADIOTHER. ONCOL. 118,3, 535-539, 2016
2- HONGREN YAO et al, Role of α 5 β 1 Integrin Up-regulation in Radiation-Induced Invasion by Human Pancreatic Cancer Cells, Trans. ONC, 4,5, 282/292,2011
3- effet du thorium sur la santé, : https://www.lenntech.fr/periodique/elements/th.htm#ixzz7qvakC4aT
Actualité du : 27 01 2023
Effets transgénérationnels des radiations
Les dommages causés par les radiations chez les vers mâles sautent d’une génération